La ferme aujourd’hui : le challenge de l’unité de méthanisation

 

En vous parlant de l’histoire de la ferme, on s’était arrêté à Bruno, qui s’est installé en 1987 sur la ferme. On aimerait maintenant vous parler de ses fils, Florian et Gauthier (la 4ème génération), et des deux projets qui ont vu le jour ces dernières années !


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Après le lycée, Florian savait qu’il souhaitait revenir sur la ferme familiale. Mais la ferme, telle qu’elle existait, avec 70 vaches traites et 130 hectares, n’avait malheureusement pas un volume d’activité suffisant pour que deux personnes puissent en vivre. Il fallait donc agrandir la ferme, en achetant des terres par exemple, ou développer une autre activité.

Florian était déjà impliqué sur la ferme depuis quelques années, et avait déjà une bonne idée ce qu’il voulait faire (ou ne pas faire) : il voulait être partenaire des agriculteurs voisins plutôt que concurrent, avoir un projet qui aille dans le sens de l’agroécologie et de l’agriculture de conservation des sols et qui permette de diversifier l’activité de la ferme. L’idée est donc de développer une nouvelle activité, mais laquelle ?


A cette époque, la méthanisation existait déjà en France, mais n’était pas aussi connue qu’aujourd’hui. Il y avait tout de même en Alsace des projets qui avaient attirer l’attention de Florian. Au début des années 2010, la société Agrivalor a créé une unité de méthanisation à Ribeauvillé, traitant principalement des biodéchets (déchets de cantines, restaurant, marché, etc). Et le lycée agricole d’Obernai, où Florian a fait ses études, a également monté une unité de méthanisation, cette fois pour le traitement des effluents d’élevage (fumiers et lisiers) de la ferme liée au lycée.

Au final, la méthanisation convenait bien : l’unité traiterait des effluents d’élevage provenant de notre ferme et de collègues à proximité, et de la paille de maïs. La culture de maïs est très répandue en Alsace, et une fois le maïs grain récolté, il reste les pailles, qui historiquement était broyées et enfouies. Florian pensait donc former un partenariat avec les agriculteurs voisins, pour récupérer leurs pailles de maïs en échange de digestat. Cet échange serait similaire à la paille échangée contre le fumier entre céréaliers et éleveurs !

Florian a commencé le projet seul, puis s’est rapidement associé avec Christian, un ami de ses parents et agriculteur à 8 kilomètres.

Quant à la valorisation de l’énergie produite, il était initialement prévu de mettre un moteur, pour produire de la chaleur et de l’électricité à partir du biogaz, mais Florian et Christian ont finalement décidé d’épurer le biogaz pour en faire du biométhane, injecté sur le réseau de gaz de ville.


Résultat : mise en service en mai 2016, notre unité de méthanisation produit aujourd’hui 19 GWh par an, soit l’équivalent d’environ 3 200 foyers. Nous travaillons avec 120 agriculteurs, chez qui nous cherchons des effluents d’élevage et de la paille de maïs, dans un rayon de 10 kilomètres autour du site, et une quinzaine d’entreprises locales pour qui nous traitons des déchets.


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